Casse

Des hommes viennent du monde entier dénicher leur bonheur d’entre tous les vestiges d’une casse automobile. À travers cet océan d’épaves à ciel ouvert, le monde se monte et se démonte à chaque rencontre.

Note d’intention de la réalisatrice

« En faisant des repérages pour un court-métrage de fiction, je suis entrée dans cette casse, d’Athis-Mons, juste au dessous d’Orly, et j’ai découvert ce lieu, cet extraordinaire embouteillage de voitures accidentées, à perte de vue. Cette vision, le nombre d’hommes qui passent chaque jour dans cette casse, m’a tout de suite fait rêver d’un film d’action, puisqu’ils font de la mécanique, et de contemplation. […] La casse est […] comme une métaphore du monde. Elle est le dernier stade de la société de consommation, un instantané de la désindustrialisation : ces hommes démontent ce que d’autres ont assemblé autrefois à la chaîne.
Le lieu est chaotique, mais je n’avais aucune envie d’y aller caméra à l’épaule, avec peu de matériel. Je voulais utiliser des moyens non pas hollywoodiens [rires]… mais de fiction. »

L’avis de Tënk

« La caméra glisse, en travelling, en panoramique, dans les allées de tôle et de métal d’une casse de la banlieue parisienne. Elle se rapproche, fixe les mains, les outils, les visages, elle s’attarde, elle écoute… Dans le cadre, les gestes sont précis ou empiriques, ils servent la nécessité qui cherche des trésors dans les épaves, ils sont méticuleux ou acharnés et tentent d’extirper tout ce qui reste de vie dans les carcasses. La vie est bel et bien là, et cet étonnant huis-clos la révèle autant par la force des récits qui s’y déploient que par l’empathie qu’il provoque quand, après beaucoup d’effort pour le déposer, un pare-brise éclate. » - Sylvain Baldus (réalisateur)