Affiche du film

Déjà s’envole la fleur maigre

Un film de Paul Meyer

 1960  Documentaire  Prise de vue réelle  87 mn  Couleur  Mode de production : Cinéma  VF

 Scénario : Paul Meyer  Image : Freddy Rents, Jules Bechof, Philip Cape, Claude Gabriels  Son : Roland De Salency, André Goeffers  Montage : Rose Tuytschaver, Paul Meyer  Musique originale : Arsène Souffriau

 Distribution artistique : Domenico Mescolini, Valentino Gentili, Luigi Favotto, Giuseppe Cerqua, Attilio Sanna, Pietro Sanna, Dolorès Oscari, Giuseppe Pozzetti, Mela Franco, Edmond Lebout, Louis Vandespiegele et les habitants italiens, grecs, russes, ukrainiens, hongrois, yougoslaves, français, flamands et wallons de Flénu, dans la région minière du Borinage.

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Dernière mise à jour : 20 juin 2012

Alors qu’en Belgique les mines ferment les unes après les autres, des familles de travailleurs italiens continuent d’émigrer dans le Borinage. Ainsi Pietro Sanna a-t-il fait venir sa femme et ses enfants malgré son chômage partiel. Les petits ne parlent pas un mot de français, mais ils partagent avec leurs camarades, après la classe, les descentes endiablées sur la pente du terril, assis sur des plats à tartes métalliques. Des fêtes rassemblent également les différentes nationalités : on danse le dimanche, sur des airs joués par un orchestre local.

Les vieux observent, les jeunes flirtent, sans toujours comprendre les mots qu’ils échangent. Mais la mélancolie gagne les anciens mineurs réduits à la pauvreté, tel Domenico qui, avant de rentrer « chez lui », « au pays », présente à un petit Sicilien, le Borinage auquel, pour sa part, il va dire adieu. Reconnu en 1960, au Festival de Poretta, en Italie, par les cinéastes néoréalistes (Rossellini, De Sica… ), mais désavoué par le gouvernement belge qui retirera son soutien au cinéaste, le film de Meyer restera invisible trente années, avant de revoir le jour.

 

« Film-météore, unique et inclassable, « Déjà s’envole la fleur maigre » apparaît comme l’exemple même d’un cinéma travaillé par le triple sentiment de la précarité, de l’urgence et de l’aléatoire.

À l’origine : une commande ministérielle pour un court métrage de propagande destiné à illustrer le bien-fondé de la politique de l’État belge en matière d’immigration.

À l’arrivée : un contrat largement détourné sous la forme d’un long métrage situé à mi-chemin du documentaire et de la fiction (…), libre et hautement poétique, exécuté sans moyens, dans l’invention perpétuelle et l’incertitude du lendemain. Mise en fiction du réel sur le modèle du « Borinage » de Storck et Ivens ou du « Farrebique » de Georges Rouquier (pas d’acteurs, mais des personnes réelles interprétant leur propre rôle), chronique d’un jour ordinaire dans une communauté d’ouvriers-mineurs du Hainaut, le film tient tout entier dans ces trois mots, prononcés du haut d’un crassier, par lesquels le vieux Domenico initie un enfant à la vie qui l’attend, tandis qu’en panoramique la caméra dévoile l’étendue du paysage : « Borinage », « Charbonnage », « Chômage ». »

Patrick Leboutte - « Ces films qui nous regardent »

“Un terril, c’est du déchet calciné de l’intérieur sur quoi repoussent des arbres et des herbes. C’est toute la symbolique du Borinage : ça crève et puis ça revit”.

Paul Meyer

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