Prostituées de Lyon parlent (Les)

Un film de Carole Roussopoulos

 1975  France  Documentaire  Prise de vue réelle  46 min  Noir & Blanc  Mode de production : Télévision

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Dernière mise à jour : 4 novembre 2019

Au printemps 1975, quelque deux cents femmes prostituées occupent l’église Saint-Nizier à Lyon. Rieuses ou craintives face à la caméra de Carole Roussopoulos, ou dissimulées maladroitement, elles témoignent en tant que « femmes et mères » pour exiger que cesse le harcèlement policier, fiscal et social dont elles sont victimes. À l’extérieur de l’église, des moniteurs vidéo retransmettent les débats pour les passants, des hommes pour la plupart.

« Non à l’hypocrisie » annoncent les banderoles accrochées aux grilles. Ces femmes parlent comme elles n’avaient jamais parlé. Et les récits se ressemblent. Les enfances délaissées ou saccagées, les amours ratées, la misère, le miroitement d’une vie plus facile, les clients d’abord occasionnels puis le fichage comme prostituée, les stéréotypes qui collent à la peau, les injures et les brutalités policières, le mépris, leurs enfants à protéger, les copains de cœur interdits de vie commune sous peine de proxénétisme, les PV incessants et les rappels d’impôts où « toutes les économies y passent ». Les clients ? Elles n’ont pas de mots assez durs : « Plus ils peuvent donner d’argent, plus ils nous rabaissent. » L’Etat ? « Nous lui rapportons 150 milliards de francs par an ! » Paroles subversives que Barbara politise en les étendant à « toutes les femmes, tous les jours », pour une vie décente.

Le film dans la Base cinéma & société

Chemins d’accès :
« On ne naît pas femme, on le devient ! »
Souffrance au travail in D’hier à aujourd’hui, questionner le travail