Cœur d’usine (Corazón de fábrica)

Dans un pays pauvre pillé par ses propres gouvernements et hommes d’affaires, les travailleurs de la céramique Zanon décident de reprendre leur usine lorsque le propriétaire décide de sa fermeture. Ils souhaitent dorénavant produire sans chef ni patron. Ils se sentent libres, ils ont trouvé dans leur travail une façon de s’accomplir humainement, mais en même temps, ils se chargent d’un certain nombre de responsabilités et de défis qui sont souvent la cause de grandes disputes entre eux.

Le film plonge dans la vie d’un groupe de travailleurs et travailleuses de Patagonie argentine qui entament une lutte pour réduire les décès et les accidents qui se produisent dans leur fabrique de céramique. S’ils assument les conflits dont ils n’avaient pas soupçonné la complexité ni leur ampleur, ces épisodes violents qui vont secouer leur vie transformeront leur perception du monde : quelque chose a changé, a été cassé, bouleversé, irrémédiablement.

Ils doivent maintenant être formés et se surpasser pour résoudre les problèmes émergeant dans tous les domaines de la production. Les assemblées démocratiques leur semblent le meilleur système d’organisation afin que chacun puisse prendre des décisions. Aidés par une grande partie des habitants, ils résistent à quatre tentatives d’expulsion par voie judiciaire.

Dans une Argentine frappée par la débâcle économique, où les usines ferment tous les jours, ils parviennent à proposer 200 nouveaux emplois, ils sont 470 travailleurs au moment du film. Ils ne se considèrent pas comme les nouveaux propriétaires de l’usine de céramique, au contraire, pour eux l’usine appartient à la communauté de la province de Neuquen. Et ils reversent donc l’excédent aux secteurs qui ont le plus besoin. C’est est un défi constant et ils doivent quotidiennement faire face à un système qui cherche à les boycotter. Mais le plus grand obstacle à surmonter ne vient peut-être pas de l’extérieur…