[Un livre - Une filmo] Eau bleue, eau verte. Des films pour regarder l’eau et ses cycles autrement

Sélection réalisée en : février 2024

Sécheresses, inondations, pollutions… l’eau est régulièrement et durement affectée par les activités humaines et les dérèglements de la planète qu’elles entraînent. Si ce constat ne fait plus de doute, passer à l’action afin d’y remédier s’avère plus compliqué… Pour Daniel Zimmer, auteur de L’eau et la planète. Un avenir au compte-gouttes tout récemment paru aux ECLM, seule une approche holistique et systémique peut nous permettre d’élargir notre perception de l’eau, de prendre conscience des limites franchies par notre exploitation des ressources de la planète et de comprendre les perturbations des grands cycles de l’eau qui en découlent, déstabilisant au passage la biosphère.

Beaucoup de films existent sur l’eau et sur les différentes tensions qui se nouent autour des multiples usages que nous en faisons… Mais dans le sillage de Zimmer et de son ouvrage, ce sont des films qui nous aident à considérer l’eau dans toutes ses composantes que nous avons choisi de réunir au sein de cette filmographie. Des films qui interrogent les circuits qui se cachent derrière l’eau qui semble couler sans fin de nos robinets et de nos tuyaux d’arrosage – à l’instar du Partage de l’eau dont le réalisateur, Éric Blanco, nous rappelle que «  dans nos vies, l’eau est partout et pourtant on l’ignore. Pour la plupart [d’entre nous], sa valeur se réduit au prix en bas d’une facture  »… Des films qui se concentrent sur celles et ceux qui en prennent soin aussi, et qui la protègent au quotidien, rendant concrètes l’urgence de l’économiser et les manières pertinentes de «  faire ensemble  » en se demandant comment partager la ressource. En bref, des films qui adoptent cette nécessaire approche holistique et systémique que Zimmer appelle de ses vœux.

Les films dont le titre est suivi du signe (*) sont disponibles en accès libre.

Les numéros de pages renvoient à l’ouvrage de Daniel Zimmer, L’eau et la planète. Un avenir au compte gouttes, paru aux ECLM en janvier 2024.

La filmographie est également disponible au format pdf ici.

Eau bleue / eau verte

L’eau est souvent abordée du seul point de vue de l’eau douce que l’on consomme (l’eau potable qui s’écoule de notre robinet) et via le combat pour le respect du droit à l’eau pour tou·tes. Un combat au demeurant très important puisqu’en 2023, 30 % de la population mondiale n’avait toujours pas accès à une eau saine à proximité de son lieu d’habitation (p. 56). Mais comme nous le rappelle Daniel Zimmer, «  il existe tellement de réalités liées à l’eau. Entre celle qui tombe du ciel, celle qui coule dans les rivières, celle qui rend notre planète bleue, celle qui irrigue nos cellules ou celle encore qui jaillit de nos robinets, les différences sont plus qu’anecdotiques.  » (p. 9)

Ce que l’on retient de la lecture de L’eau et la planète, c’est que modifier notre conception de l’eau implique de modifier notre conception du cycle de l’eau polarisée sur l’eau bleue (celle qui coule et qu’on peut pomper, autrement dit les lacs, les rivières et les nappes souterraines), en redonnant toute sa place à l’eau verte (celle qui s’infiltre et est stockée dans les sols et la biomasse, qui permet aux plantes et aux écosystèmes de s’épanouir, cette eau qui recharge les aquifères en s’écoulant et en suintant le long des racines…). Évaporée par les sols ou absorbée puis évapotranspirée par les plantes, l’eau verte est la plus importante en termes de flux d’eau douce. Quant aux cycles de ces eaux bleue et verte, ils sont imbriqués et foncièrement indissociables.

Deux films, du même réalisateur, viennent illustrer cette complexification de notre perception de l’eau : Dominique Marchais a commencé à s’intéresser aux rivières à l’occasion du premier, La ligne de partage des eaux (2013), et depuis, il n’a plus jamais cessé de les filmer, jusqu’au bien-nommé La Rivière, tout récemment sorti en salles. Ses films contribuent à déconstruire le concept de «  rivière  », en montrant qu’elle n’est que la partie visible d’un réseau hydrographique beaucoup plus vaste, qui nous échappe souvent, qui se poursuit dans l’atmosphère mais aussi souterrainement. Dans chacun des deux films, il montre l’assèchement progressif, la disparition des espèces, les menaces à l’encontre de la faune et de la flore. Mais surtout, il ne se contente pas de faire de ces rivières de simples décors et de beaux paysages pour ses images : il replace aussi l’humain au cœur de ces écosystèmes et des relations qu’il y entretient.

Regarder ces films nous permet de ne plus seulement voir l’eau à travers le prisme de nos propres usages humains (agricoles-industriels-domestiques, c’est-à-dire l’eau bleue dont nous perturbons surtout la qualité), mais également comme un élément clé de la biodiversité et du bon fonctionnement global des écosystèmes (autrement dit, l’eau verte qui est surtout celle que nos usages perturbent en terme de quantité).

Eau croissance / eau catastrophes

Modifier notre conception de l’eau, c’est aussi prendre conscience que l’augmentation «  vertigineuse  » de la population humaine (2,5 milliards en 1950 à 6 milliards en 2000 (p. 112)) a notamment été possible grâce à l’augmentation des prélèvements d’eau bleue. Un phénomène d’interrelations particulièrement bien expliqué dans les documentaires Verdon, source de vie convoitée (2021) (*) et Le partage de l’eau (2022).

Le premier témoigne de l’anthropisation du Verdon, fleuve de nature sauvage qui a toujours fait peur de par ses crues, son débit et «  l’irrégularité de son abondance  », et qui va se voir dompter à partir du XIXe siècle à l’aide de digues, de barrages et de colmatages, en partie pour des raisons de santé publique (pour des questions d’hygiène et afin de lutter contre le choléra) mais aussi pour répondre à l’accroissement démographique et ainsi permettre les multi-usages tels qu’on les connaît aujourd’hui.

Dans Le Partage de l’eau, Éric Blanco s’intéresse plus globalement au Canal de Provence, construit en 1964 pour redistribuer l’eau dans le Var et les Bouches-du-Rhône. Son film pointe la dépendance du littoral envers l’amont, ici le lac de Serre-Ponçon et ses cours d’eau, qui eux-mêmes dépendent des glaciers des Alpes. Ainsi, c’est grâce aux ressources en eau fournies par l’arrière-pays que les villes côtières ont pu se développer autant ces 100 dernières années et voir leur population doubler (et même quadrupler en été, au moment même où l’eau est pourtant la moins disponible). Le partage de l’eau invite alors le littoral à davantage de solidarité envers les territoires de l’amont - ce littoral où vit 80 % de la population et qui va devoir se réinventer coûte que coûte face à une disponibilité de ressources en eau longtemps considérée, à tort, comme infinie…

Comme on peut le voir dans ces deux films, les prélèvements d’eau nécessaires à la croissance démographique ont été facilités par la construction de barrages. À l’échelle de la planète, Daniel Zimmer évalue à plus de 800 000 ces retenues d’eau, dont 5 000 grands barrages construits pour l’irrigation et l’électricité… (p. 59). Des chiffres qui peuvent donner le vertige, d’autant que les impacts sur les écosystèmes aquatiques sont loin d’être négligeables, tout comme les pénuries d’eau qu’ils entraînent. De nombreux bassins tendent à «  se fermer  », terme consacré pour les fleuves ne déversant plus d’eau douce à la mer (p. 113).

Un film illustre parfaitement (et magnifiquement) ce phénomène décrit par Zimmer au sujet du fleuve Jaune en Chine : Sud Eau Nord Déplacer (2014), dont le titre est la traduction littérale de «  Nan Shui Bei Diao  », le nom du plus gros projet de transfert d’eau au monde, entre le sud et le nord de la Chine, afin d’intensifier la production alimentaire du pays et de faire face à sa transition démographique. Sur les traces de ce chantier colossal, le film dresse la cartographie mouvementée d’un territoire où le ciment bat les plaines, où les fleuves quittent leur lit et les déserts deviennent forêts mais où, peu à peu, des voix s’élèvent aussi, réclamant justice et droit à la parole.

Eau locale / eau virtuelle

Modifier notre perception de l’eau grâce à un cadre d’analyse qui se doit d’être systémique, c’est également regarder au-delà de l’eau bleue prélevée dans le cours d’eau voisin ou même des nappes souterraines de la proche région. C’est tout le sens du film La ligne de partage des eaux qui se déroule à l’échelle d’un bassin versant (de la source de la Vienne jusqu’à l’embouchure de la Loire) et qui met subtilement à jour les différentes tensions qui s’y exercent : du côté des éleveurs qui «  entretiennent  » leur territoire pour favoriser leur exploitation en défrichant et en coupant les arbres (au détriment des «  nurseries  » naturelles qui s’y développaient et des cours d’eau qui, n’étant plus protégés, se réchauffent)  ; du côté des élu·es qui ont besoin de toujours plus d’espace à construire pour toujours plus d’emplois à créer  ; du côté des militant·es d’associations environnementales qui défendent les écosystèmes et protègent l’habitat pour la biodiversité  ; du côté, enfin, de la police de l’eau qui cherche à concilier des usages différents et parfois antinomiques.

Le documentaire L’Or bleu des Alpes (2022) explore lui aussi l’interdépendance à l’échelle d’un réseau hydrographique, en commençant cette fois au sommet des glaciers puis en descendant au niveau des vallées, et ce, au cœur des trois pays limitrophes du massif montagneux. Si le but des scientifiques que nous suivons dans leurs recherches est de révéler la présence de pollution dans la glace des sommets alpins supposés purs car isolés de toute activité humaine, le film montre clairement que la dégradation des milieux hydrauliques accentue le dérèglement climatique qui, à son tour, va venir dégrader davantage les milieux. Le film illustre bien ici la capacité régulatrice des glaciers du fait de leur réverbération des rayons du soleil, qui contribue à refroidir les sols. Ainsi, l’albédo moyen de la planète (c’est-à-dire la proportion d’énergie lumineuse reflétée) est de 30 %, là où celui de la neige récente peut monter jusqu’à 90 % (p. 150). Or des films comme L’Or bleu des Alpes mais aussi le premier épisode de la série Pourquoi on se bat (2023) (*) montrent que cette capacité régulatrice est durement mise à mal par le réchauffement de la planète. Le manteau neigeux diminue en surface et en épaisseur. Depuis 1960, le nombre de jours de neige en Suisse a ainsi diminué de 50 % en dessous de 800 mètres d’altitude et de 20 % vers 2 000 mètres  ; les glaciers suisses ont quant à eux perdu 60 % de leur volume depuis 1850 et, en 2022, on a enregistré une augmentation de 2,5°C de la température de la Suisse depuis le début de l’ère industrielle – soit deux fois plus que la moyenne planétaire (p. 162)  !

Mais l’un des concepts clés du livre de Zimmer qui contribuent grandement à changer notre perspective est celui de l’eau virtuelle qui nous invite à élargir notre cadre d’analyse non plus à l’échelle d’un bassin versant ou encore d’un pays, mais en s’affranchissant de toute frontière nationale en prenant en compte l’eau qu’il a été nécessaire de prélever ailleurs afin de produire des biens que l’on importe et que l’on consomme ensuite ici. Ce mode de calcul plus complet de l’«  empreinte eau  » de chaque pays, très éclairant pour les exemples cités dans l’ouvrage (le coton de nos vêtements ou les céréales gourmandes en eau comme le blé, cf. pp. 73-86), s’applique également au lait produit en Nouvelle-Zélande tel que le démontre l’enquête de l’écologiste Chris Huriwai dans Milked (2021) (*).

95 % des produits laitiers néo-zélandais sont exportés à l’étranger, faisant de ce pays l’un des plus grands exportateurs de lait au monde. Malgré une réputation favorable (la coopérative agricole Fronterra, au cœur du film, constitue le fleuron et la fierté de l’économie du pays), Milked nous interroge : peut-on encore croire que la filière de l’industrie laitière est une économie durable quand on sait la quantité d’eau douce qu’il faut lui sacrifier, et que même les océans sont touchés  ? Quand on connaît ses effets alarmants sur la pollution des lacs, des rivières et des fleuves – et ce, en à peine deux siècles (l’espèce bovine ayant été introduite par les colons)  ? Quand on voit le désarroi qu’elle entraîne chez ses propres agriculteur·rices  ? Milked démontre de manière implacable à quel point la Nouvelle-Zélande est un concentré des désastres produits par l’industrie laitière et l’élevage de bétail, ce dernier étant l’un des plus grands facteurs contribuant à la crise environnementale actuelle. En le mettant en perspective avec le livre de Zimmer, nous sommes invité·es non seulement à éviter de reproduire ce modèle écocidaire chez nous, mais plus globalement à considérer l’impact des importations et à interroger les énormes quantités d’eau impliquées – ici et là-bas – par nos gourmands modes de vie, et au final donc la forte interdépendance de nos pays.

Eau efficacité / eau sobriété

Modifier notre perception de l’eau, c’est aussi ne plus en analyser les usages à travers le seul prisme de l’efficacité (comme c’est largement le cas depuis l’ère industrielle) mais aussi à l’aune de la sobriété, de la résilience et de la régénération (pp. 215-260). Car comme le montre Zimmer, si la recherche constante d’efficacité a pu facilement trouver des réponses technologiques, elle s’est souvent faite au détriment d’une réelle réflexion sur les impacts de nos comportements en produisant de nouveaux biens de consommation toujours plus gourmands en eau et en nous maintenant dans l’illusion d’un monde sans limite.

C’est bien le constat alarmant que dresse le réalisateur Éric Blanco : en moins de deux ans, plusieurs des cours d’eau qu’il avait pu filmer en 2020 pour Le partage de l’eau avaient déjà disparu. Son documentaire nous invite à prioriser nos usages, en rappelant que la sobriété – inévitable – doit absolument dépasser le cadre domestique (qui ne représente que 25 % de la répartition du débit à l’échelle nationale). Mais tout comme chez Zimmer, les solutions évoquées dans le film, qui se centrent autour de la sobriété et de la frugalité, ne consistent pas en un simple retour en arrière rétrograde et punitif : il s’agit au contraire d’évoluer et de réinventer en s’inspirant de méthodes anciennes et en faisant de nouveau preuve d’ingéniosité émancipatrice. Ainsi découvre-t-on dans Le Partage de l’eau des techniques pré-industrielles de «  récolte  » d’eau de pluie qui, en favorisant l’infiltration et en concentrant les ruissellements vers les terres à cultiver, ont permis aux êtres humains de s’installer dans des régions peu pluvieuses. Les «  tours d’eau  » également abordés dans le film font échos à la vision systémique prônée par Zimmer : avec ces associations syndicales d’arrosant·es et leur droit d’usage de l’eau, c’est toute une structuration de l’espace en lien avec un mode de gouvernance particulier qui se fait jour - une belle façon de faire société autour d’une ressource à ménager  !

L’un des grands intérêts du livre de David Zimmer est de rendre visible l’importance de l’eau dans tous les domaines de notre vie. Par exemple, sans même que nous nous en apercevions, la fabrication et les composants de biens annoncés comme «  plus efficaces  » deviennent de plus en plus riches en technologies diverses – augmentant d’autant leur empreinte carbone, énergétique mais aussi en eau (p. 221). De même, le gaspillage n’est pas qu’alimentaire : jeter autant de denrées non consommées, c’est aussi gaspiller toute l’énergie et toute l’eau qui ont servi à les produire : de la ferme à la fourchette, les pertes et gaspillages alimentaires représentent ainsi pas moins de 30 % de la consommation d’eau totale, soit les plus grands gaspillages d’eau (pp. 79-81).

Ici c’est au film 4 mois sur ma biosphère (2021) (*) que nous pensons, un moyen métrage qui nous embarque à bord d’un radeau low tech sur lequel l’ingénieur Corentin de Chatelperron s’est donné pour mission de vivre à l’aide de 30 technologies peu gourmandes en énergies lui permettant de répondre à ses besoins vitaux. Cette expérience passionnante, mettant à profit des innovations recensées à travers le monde entier dans le cadre du Low-tech lab, nous fait prendre conscience des grands besoins en eau qui se cachent derrière chaque geste du quotidien et les trésors d’ingéniosité à déployer pour y remédier. Et ici comme chez Zimmer, la résilience et la sobriété de conception sont la clé  !

L’eau dans tous ses états

Nous le disions en introduction, le livre de Daniel Zimmer nous invite à considérer l’eau dans toutes ses composantes, aussi diverses soient-elles. Elle est en effet l’un des rares éléments que l’on peut trouver sur notre planète à la fois sous forme liquide, gazeuse ou encore solide. Pour terminer cette filmographie, nous avions même envie d’évoquer une autre de ses composantes, tout aussi importante : sa dimension émotionnelle. Or s’il est un domaine dans lequel le cinéma excelle, c’est bien celui-là. Et c’est tout le sens du chapitre qu’Éric Blanco consacre dans Le partage de l’eau à «  l’eau poétique  » en évoquant des initiatives qui visent à réenchanter notre rapport à l’eau, devenu triste à force de n’être vu qu’à travers des robinets gris, des siphons et autres canalisations… Des festivals artistiques tels qu’Eauditives - Festival art, poésie et territoire, mais aussi des architectes et artisan·es du quotidien font ainsi preuve d’imagination et de créativité pour redonner une présence à l’eau plus étoffée que celle d’une simple commodité, pour renouer avec elle des relations plus enrichissantes et ainsi déclencher l’attention suffisante chez l’usager pour le convaincre de l’économiser.

Évoquons donc pour terminer deux documentaires pour lesquels les réalisateurs ne voulaient pas tant «  filmer l’eau  » que la hisser au rang de personnage principal, lui offrant la chance de raconter sa propre histoire. Ces deux films, Les chants de l’eau (2020) (*) et Aquarela (2018), nous embarquent dans un tour du monde – ou plutôt dans plusieurs tours du monde –, au gré des différents cycles de l’eau. Le premier suit le parcours d’une goutte qui, en voix off, nous raconte tout ce qu’elle rencontre sur son chemin : les différents usages que font d’elle les êtres humains et les multiples croyances dont ils l’investissent. Elle nous confie aussi l’incroyable capacité régénérative des milieux qu’elle traverse, comme celui des forêts qui créent elles-mêmes les conditions favorables à leur bon fonctionnement.

Aquarela, quant à lui, se passe des mots : l’eau s’y raconte entièrement par la puissance des images et de ses paysages sonores. Elle déborde de l’écran tant le film est un spectacle grandiose, une expérience sensorielle profonde qui nous fait rencontrer l’eau dans tous ses états. Pour le réalisateur Victor Kossakovsky, il s’agissait de la suivre lors d’un voyage épique au cours duquel elle changerait constamment d’humeur. Et c’est réussi : glace, elle nous saisit  ; océan, elle nous emporte et on s’y engouffre  ; tempête, c’est en plein visage qu’elle nous fouette… On la voit remplir l’écran, on l’entend craquer dans les glaciers et on la ressent viscéralement lors de ces catastrophes naturelles qui s’enchaînent. Du vrai cinéma qui nous reconnecte aux éléments… et ça fait un bien fou  !