Rencontres cinéma et société 2017 : Un cinéma en révolution, de 1917 à aujourd’hui

Le partenariat avec l’ENSA Limoges

Par Geneviève Vergé BEAUDOU, coordination des enseignements théoriques, ENSA LIMOGES.

« La guerre mondiale qui a laissé de profondes blessures dans l’histoire de l’humanité, a donné vie à des œuvres littéraires et artistiques chargées d’une souffrance poignante. En écho à la guerre, dans la culture artistique, s’est formé un mouvement antimilitariste international. Mais elle n’a provoqué aucun bouleversement ni dans l’histoire sociale, ni dans l’histoire de l’art. Ce sont les révolutions qui ont réalisé ces bouleversements et en premier lieu la Révolution d’Octobre en Russie qui a ébranlé le monde entier.
Il est difficile de surestimer la profondeur et l’envergure de l’influence qu’elle a exercée sur la culture artistique. Les secousses révolutionnaires ont entamé les fondements traditionnels de toute la vie artistique, ont libéré et mis en mouvement des forces créatrices grandioses, avec la violence d’une éruption volcanique ont amené à la surface une profusion sans précédent de nouvelles idées artistiques, de recherches audacieuses, d’élans et de réalisations.

C’est le mode d’existence sociale de l’art lui-même qui a changé. L’art s’est trouvé un auditoire de masse : le peuple révolutionnaire, dans lequel il a éveillé une aspiration grandiose qui s’est enflammée malgré tous les affres de la guerre civile, de l’intervention étrangère, de la famine et de la désorganisation. L’art lui-même se tourna largement vers les masses, se pénétrant de leurs émotions et de leurs intérêts, acquérant une nouvelle emphase et de nouvelles dimensions. Ici, peut-être, le plus remarquable réside dans l’union d’un mouvement artistique de masse et d’un très grand nombre des plus brillantes personnalités créatrices, brûlant de nouvelles idées, cherchant leur place dans la réalité révolutionnaire de ces années-là. » [1]

C’était il y a cent ans et pourtant nous tenons à y revenir. Toujours accros et critiques à ces personnalités – politiques, intellectuel-le-s, artistes, syndicalistes, etc. - que nous pouvons louer ou dégommer à notre aise tant ils sont encore et encore des références, tant ils ont inscrit et transmis des possibles immenses offerts à une inventivité infinie. Ils furent nombreux, femmes et hommes, autour d’un redoutable petit bonhomme à casquette, chef du parti bolchevik, tous créatifs et expérimentateurs forcenés, au service de…
Et pourtant, et malgré ce que nous savons de la suite catastrophique, nous y revenons toujours à cette histoire qui « ébranla le monde », aux soviets qui ne faisaient pas de quartiers, à ceux du constructivisme et de l’Agit Prop, à la caméra de réalisateurs qui nous épatent parce qu’ils savaient la géométrie en mouvement, nous pensons à ceux qui chantaient, à leur musique et leurs Vkhoutemas qui nous inspirent encore ! Certains déçus s’exilant pour ne pas voir de près la Sibérie et d’autres collaborateurs zélés ou aveuglés, finissant par se suicider.

Les journées d’étude, JE ENSA LIMOGES, des 6 et 7 février 2017, 1917, regards croisés sur la révolution bolchevik (bolchévique) : impact et héritage, ont ouvert un cycle de 3 volets JE consacrés à connaître et/ou reconnaître, réfléchir, analyser, porter un regard alerte et incisif sur cent ans de culture/politique/manifestations artistiques qui « ébranlèrent » non seulement le monde, mais marquèrent aussi des destins individuels, des manières collectives de penser l’art comme condensateur social (entre autres…).

Ce cycle a été élaboré dans un objectif d’initiation à la recherche pour les étudiants de la phase projet mais aussi en terme d’acquis de connaissances pour l’ensemble des étudiants de l’ENSA.
Explorer des processus de mises en œuvre guidés et emportés dans et par un projet politique.
Contextualiser ces pratiques d’avant-gardes car elles sont toujours repérables dans l’art contemporain.

La thématique se poursuivra les 27 et 28 mars et se clôturera les 23 et 24 octobre 2017 avec Nicolas Rey et Federico Rossin (le programme de ce volet 3 n’étant pas définitivement organisé).

Au sein de ce cycle JE, un partenariat privilégié s’est développé avec les Rencontres cinéma et société 2017, dont l’intitulé, Un cinéma en révolution de 1917 à aujourd’hui trouvait naturellement un écho avec le travail engagé dans les JE de L’ENSA.
Autour du 1er mai, Peuple & Culture, Cinéma Véo-Tulle, ont sollicité l’ENSA Limoges pour la réalisation du visuel de la manifestation.
Une équipe de cinq étudiant-e-s, soutenue par des professeur-e-s et l’assistante pédagogique de l’atelier édition, a mis en place une réflexion concernant :

L’Histoire était, certes, présente mais l’intitulé des rencontres indiquait aussi un chemin à penser dans un contexte contemporain.

C’est dans ce sens que les étudiant-e-s :

Que toutes et tous soient chaleureusement remercié-e-s pour la qualité de leur travail et de leur implication dans cette aventure.