Semaine de l’ESS à l’École

Sélection réalisée en : mars 2024

Du 25 au 30 mars 2024, L’ESPER et l’OCCE invitent les acteurs et actrices de l’ESS ainsi que les équipes éducatives à se mobiliser pour faire découvrir l’économie sociale et solidaire (ESS) au sein des établissements scolaires. Comme chaque année, la Semaine de l’ESS à l’École a pour but d’éduquer à l’ESS et à ses valeurs (la citoyenneté, la coopération, la démocratie, la solidarité) grâce à la réalisation et à la valorisation d’actions plus justes, plus durables et plus solidaires.

Dans le cadre de son projet TESSA (Transitions, Économie sociale et solidaire, Alternatives), Autour du 1er mai s’associe à la Semaine de l’ESS à l’École en proposant une sélection de films à regarder en classe  !

Vous êtes membre d’une équipe éducative de la maternelle au lycée  ? Vous êtes élèves en collège, lycée ou étudiant·es  ? Vous avez envie de mieux faire connaître l’ESS et ses valeurs en organisant la projection d’un film en classe  ? Pour vous aider, nous avons pré-sélectionné des documentaires réalisés par et/ou sur des structures de l’ESS. Des films en grande majorité visionnables en classe gratuitement et souvent accompagnés de guides pédagogiques ou de kits de passage à l’action. Deux exceptions nécessiteront le paiement de droits de projection mais on vous explique tout dans une petite fiche récapitulative des règles à connaître avant de vous lancer. Et dans tous les cas, nous nous tenons à votre disposition pour vous accompagner au mieux, bien en amont, dans l’organisation de votre événement ainsi que dans la préparation de vos séances : n’hésitez pas à nous contacter  !

La filmographie est également téléchargeable au format pdf ici.

Comment fonctionne cette filmographie  ? Les titres suivis de :

  • (*) renvoient aux films qui sont visionnables en ligne gratuitement pour vous aider à faire votre choix,

  • (G1) renvoient aux films dont les droits de projection ont été levés : vous pourrez les projeter gratuitement en classe sans avoir besoin de prévenir les ayants droit,

  • (G2) renvoient aux films qui seront projetables gratuitement après validation auprès des ayants droit,

  • (P) renvoient aux films pour lesquels des droits de projection seront à payer,

  • (FP) renvoient aux films qui sont accompagnés d’une fiche pédagogique ou d’un kit de passage à l’action.

Réviser les bases : les principes fondateurs de l’ESS

Deux courts métrages - l’un d’animation : «  Tu connais l’ESS  ?  » (*) (G1) (2013), l’autre de fiction : «  Café citoyen  » (*) (G1) (2010) - constituent une bonne entrée en matière pour revoir ses fondamentaux.

Y sont rappelées les valeurs essentielles à la base du fonctionnement et de l’objet social des organisations de l’ESS, à savoir : la coopération et la démocratie (une gouvernance démocratique des organisations basée sur le principe «  une personne = une voix  »)  ; la libre adhésion (une participation volontaire des membres qui s’appuie sur l’engagement personnel et collectif)  ; la recherche de l’intérêt général ou collectif (des projets qui visent à répondre à des enjeux communs, collectif et soucieux de l’environnement)  ; une lucrativité limitée (une gestion qui vise à une répartition équitable des excédents en donnant la priorité au développement du projet lui-même) et, enfin, la primauté de la personne humaine sur le capital (une attention portée davantage aux personnes qu’aux outils de production).

On y apprend également que l’ESS représente 10,5% de l’emploi salarié français, que ce soit au sein d’associations, de coopératives, de mutuelles de santé et d’assurance, ou encore de fondations. Une première statistique qui peut être complétée par d’autres chiffres résumant bien l’ESS et que l’on retrouve également sur le site de la Semaine de l’ESS à l’École ici : l’ESS réunit ainsi pas moins de 13 millions de bénévoles, représente 5 000 créations d’entreprises chaque année et plus de 10% du PIB  !

Agir pour le climat : mieux consommer avec l’ESS

Si l’on retrouve de manière transversale toutes les valeurs de l’ESS au sein de notre filmographie, nous avons choisi cette année d’opérer un focus sur celle de la recherche de l’intérêt général via une consommation raisonnée qui respecte tout autant les personnes que la planète. La sobriété est donc au cœur des projets portés par les structures de l’ESS qui ont produit et/ou qui témoignent dans les films sélectionnés.

Avec «  Changeons le commerce, pas le climat  » (*) (G2) (FP) (2015), l’association Artisans du Monde montre combien la façon dont nous consommons a des impacts concrets sur le réchauffement climatique : en nous tournant vers le commerce équitable, on peut donc agir pour prendre soin de la planète et de l’environnement.

De même, «  Ensemble, nous pouvons refroidir la planète  » (*) (G2) (FP) (2015), co-réalisé par les associations Vía Campesina et GRAIN, dénonce les fausses solutions que sont les cultures transgéniques, l’économie verte et «  l’agriculture climatiquement intelligente  » et affirme haut et fort que ce sont les paysannes et paysans, les petit·es producteurs et productrices, de concert avec les consommateurs et consommatrices qui choisissent les produits agroécologiques locaux, qui offrent la solution à la crise climatique que nous traversons.

«  We the power  » (*) (G2) (FP) (2021) suit quant à lui le parcours d’hommes et de femmes qui ont constaté que le système énergétique en place creusait les inégalités sociales, appauvrissait les territoires et jouait contre le climat. Ces personnes ont donc choisi de ne pas rester immobiles et de montrer la voie à l’échelle locale, en menant des initiatives de production d’énergie renouvelable et en sensibilisant leurs voisin·es aux coopératives énergétiques. Elles sont ainsi des milliers à avoir amorcé une telle réappropriation populaire de l’énergie, partout en Europe.

Trouver l’inspiration : les supers-héros de l’ESS

Recréer un lien entre l’homme et sa consommation, remettre du sens dans notre consommation, voilà qui est au cœur du projet de Corentin de Chatelperron que nous suivons dans «  Wave of change  » (*) (P2) (FP) (2021) tandis qu’il embarque à bord du Nomade des mers. L’équipage de ce bateau laboratoire de low tech parcourt le globe depuis 2015 et multiplie les expériences pour tester des technologies plus respectueuses de l’être humain et de la planète, peu coûteuses, faciles à appréhender, accessibles à toutes et tous et applicables au quotidien. À l’heure où certaines personnalités politiques tournent en dérision les écolos en évoquant les Amish et un pseudo «  retour à la bougie  », Corentin nous rappelle au contraire que les high tech nous rendent chaque jour plus dépendant·es, tandis que de nombreuses réponses low-tech existent déjà un peu partout dans le monde, depuis longtemps, et qu’elles permettraient si elles étaient adoptées plus largement de lutter efficacement contre les maux tant environnementaux que sociaux et sociétaux du XXIe siècle.

Avec le film Wave of Change mais aussi son site éponyme, le Low Tech Lab recense les initiatives individuelles et/ou collectives low tech qui émergent spontanément aux quatre coins du monde et documente leur potentiel de déploiement. En partageant les solutions et l’esprit low-tech avec le plus grand nombre, en mettant à disposition des outils collaboratifs et des programmes communautaires, l’association derrière le projet permet d’avancer dans la voie des low-tech tout en espérant «  donner à chacun·e l’envie et les moyens de vivre mieux avec moins  ».

C’est motivé par la même certitude - celle que l’exemple devient moteur - que le réalisateur Erik Fretel a décidé de montrer dans son film «  Les Gardiens du climat  » (P) (FP) (2022) ce que des tas de personnes, tout autour de nous, font chaque jour pour lutter contre le réchauffement climatique et la surconsommation des ressources. «  Marvélisant  » son documentaire, il twiste l’univers des super-héros et part à la rencontre de Thoréfactor, Fatal Moiss’Bat, Docteur Elektro, Dynamo, Textilman… autant d’acteurs et actrices de l’ESS qui utilisent chacun·e leur pouvoir d’agir : en luttant contre le plastique via la fabrication de pailles… en paille, en réduisant le coût carbone des biens de consommation via des initiatives d’économie circulaire ou encore en recourant aux low-tech. Fortement ancré sur la micro-planète Normandie mais déclinable ailleurs à l’infini, le film fait ainsi se croiser, avec humour, des expériences concrètes et des analyses de philosophes, neuroscientifiques et autres sociologues afin de mieux comprendre comment nous pouvons toutes et tous modifier notre mode de vie et impulser l’envie d’agir chez d’autres  !

S’engager : des jeunes, en route pour la transition

Les deux derniers films de cette sélection témoignent de l’engagement de jeunes militant·es pour le climat. «  Pourquoi on se bat  » (*) (P) (FP) (2023), visionnable en ligne sous forme d’une série de 4 épisodes mais également projetable au format unitaire de long métrage documentaire, suit le voyage de l’activiste Camille Étienne engagée pour la justice climatique et sociale. Accompagnée de ses deux meilleurs amis, avec humour et détermination, elle nous invite à reconsidérer nos certitudes les mieux ancrées et à explorer les pistes pour nous faire toutes et tous réagir, face à l’urgence et aux projets climaticides. Dans «  Ecocide : changer ou disparaître  » (*) (G2) (FP) (2022), réalisé par un collectif associatif et sans but lucratif, c’est toute une classe qui met en scène un procès pour écocide, racontant le bras de fer entre les forces qui s’obstinent à perpétuer un mode de vie devenu obsolète et destructeur, et celles qui défendent l’urgence d’une humanité plus sobre et consciente des limites de notre planète. Ce faisant, les élèves présentent des outils de transformations, tant individuels que collectifs. Sont ainsi développées des thématiques juridiques novatrices et d’actualité, telles que celle de la personnalité juridique non humaine et celle de la reconnaissance du crime d’écocide (et la création de cours de justice internationales pour le juger).

Tous ces jeunes font preuve d’une extraordinaire force de conviction et d’une motivation sans faille pour entraîner dans leur sillon d’autres représentant·es de ces jeunes générations. Ces films dits «  à impact  » ont été pensés dès la phase de production pour être par la suite déclinables en campagnes d’action : les sites «  Pourquoi on se bat  » pour le premier et «  Educ-ecocide  » pour le second proposent ainsi des pistes concrètes d’engagement auprès d’associations afin d’agir ensemble et maintenant pour la transition, pour protéger le vivant et défendre la justice sociale.

«  Agir nous rend heureux, parce qu’on fait ce qui est juste  » - Camille Étienne

Pour aller plus loin

L’ESPER et l’OCCE sont pilotes de la Semaine de l’ESS à l’École, menée partout en France avec le soutien du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.

Pour participer à la Semaine de l’ESS à l’École, rendez-vous sur la page Inscription. Des interlocuteur·ices de L’ESPER et l’OCCE se rendent disponibles pour vous accompagner et des outils pédagogiques sont à votre disposition gratuitement.