Pense à moi

Chronique de la vie quotidienne dans une communauté Emmaüs. La plupart des personnes qui vivent là sont des migrants, souvent avec leurs enfants. Ils viennent d’Albanie, de Tchétchénie, du Maroc, de Géorgie, de Mongolie, d’Afghanistan… Le temps s’écoule entre le travail dans les tas d’objets à trier et la nostalgie du pays quitté, des personnes aimées qu’on ne reverra pas. Pense à moi présente une foisonnante mixité, cohésion faite de bric-à-brac, d’amitiés inattendues, une harmonie singulière, marquée de contingences heureuses et d’histoires que l’on devine déchirantes.

Extrait d’un entretien avec Cécile Lateule

« J’avoue que je ne connaissais cette institution que de loin, comme n’importe quelle cliente occasionnelle. Bien sûr je connaissais l’engagement de l’Abbé Pierre (même si je suis une athée convaincue) et j’aimais savoir que, lorsque j’achetais à Emmaüs, je soutenais un travail d’accompagnement et d’hébergement des plus démuni·es. Ce que je ne savais pas en revanche, c’est que certaines communautés accueillaient des familles et, surtout, que la population était aujourd’hui essentiellement composée de migrantes et migrants. Emmaüs 82 est une grande communauté et le nombre de langues sur le site, 17 à l’époque, m’a tout de suite fascinée. J’ai senti un foisonnement magnifique, une richesse incroyable liée à toutes ces cultures, qui m’ont immédiatement donnée envie de faire quelque chose avec ces personnes. D’ailleurs, a posteriori, le moment du film qui m’émeut le plus, qui me fait monter les larmes aux yeux à chaque projection, c’est le générique de fin, tous ces noms magnifiques, tous ces destins. »