Monde est ma maison (Le)

Un film de Sepideh Farsi

 1998  France  Documentaire  Prise de vue réelle  52 mn  Couleur  Mode de production : Télévision  VF

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Dernière mise à jour : 20 mai 2008

En écho aux confidences de huit exilés iraniens – femmes et hommes cadrés au plus près, en intérieur et dans l’intériorité méticuleuse de leurs souvenirs – Sepideh Farsi choisit de filmer en extérieur un Iran hivernal, tout de gris, de neige et de boue, de silhouettes sombres et d’habitations désolées. Un point de vue contredisant volontairement la mémoire magnifiée des réfugiés, évoquant « le pays perdu ».

Leur « je me souviens » renvoie toujours aux maisons d’enfance. Ici, « les maisons condamnent à sortir au lieu d’inviter à entrer ». Dans leurs intérieurs, les photos du passé, les calligraphies, les tapis ou un recueil de poèmes de Hâfez ne parviennent pas à faire oublier la douleur de l’exil. Surtout celle, intense, des débuts, « quand les regards glissent » sur les nouveaux venus, alors que ceux-ci ne cherchent que « des ressemblances avec le pays quitté ». Néanmoins, la nostalgie s’apaise avec le temps. Certains, même, s’attachent à la France, s’adaptent « aux règles du jeu d’une autre société ». Pour tous, en revanche, la langue d’origine devient cette maison immatérielle « qu’on peut emmener partout », qui maintient le lien et l’appartenance. Et c’est en persan qu’ils nous récitent poèmes et contes, qu’ils décrivent la maison du passé, les bruits qu’on y percevait, les odeurs du jardin. Et les variétés infinies des couleurs du ciel iranien et de la mer Caspienne.

Le film dans la Base cinéma & société

Chemins d’accès :
XXe siècle in L’Histoire, territoire de la mémoire ?
Discrimination in Que chacun·e devienne « l’obligé·e du monde »
Questionner ses origines in Être au monde, vivre avec ses semblables
Fil de l’histoire :
Moyen-Orient : de l’Empire ottoman à aujourd’hui