Bodycam

Depuis le début des années 2010, de nombreuses villes étatsuniennes équipent leurs officiers de police de caméras corporelles, petits appareils d’enregistrement qui se fixent sur la poitrine et qu’ils ont le devoir d’allumer au début de chacune de leurs interventions. Crissements de pneus. Coups de feu. Sirènes. La caméra comme pièce à convictions. Le regard soumis a l’objectif de la bodycam, le spectateur devient témoin malgré lui… Mais où regarde la caméra quand celui qui filme, c’est celui qui tue ?

L’avis de Tënk

« Audacieux et inattendu, Bodycamest un film choc, un film coup de poing, qui pose question, autant au niveau du fond, son sujet, que de la forme, la manière de le mettre en images. Un film où rien n’est stable : ni l’image, ni son statut, ni sa fonction. En cela il donne une impression de vertige et nous oblige à réfléchir le monde dans lequel on ne cesse d’entrer : celui de la surveillance, des images omniprésentes et de la recherche vaine et étrange de la vérité en leur sein. Qui ces images captées, accumulées, archivées servent-elles ? En précisant “ce n’est pas un documentaire“ à la fin du film, il pose implicitement la question “qu’est-ce qu’un documentaire“ ? C’est notre propre discernement qui est en question : qu’est-ce que je suis en train de voir ? Un film impactant, perturbant. » - À bientôt j’espère (Grenoble)