[Passerelle] Low-tech : face au tout-numérique, se réapproprier les technologies

Sélection réalisée en : avril 2020

Cette filmographie réalisée par ritimo complète le numéro éponyme de la collection Passerelle, éditée par la Coredem (*) dont fait partie Autour du 1er mai.

Ce nouveau numéro de la collection Passerelle s’inscrit dans le cadre des réflexions, sociales et politiques, de plus en plus nombreuses autour de la question des low tech. Le terme, que l’on doit en bonne partie à l’ingénieur Philippe Bihouix et à son livre L’Âge des Low tech, soulève de plus en plus d’intérêt et fait l’objet de discussions foisonnantes et passionnantes.

Mais de quoi parle-t-on, exactement, quand on parle de low tech  ? Cette notion de «  basse technologie  » incarne le contraste avec le high tech, ces technologies complexifiées en permanence. Smartphones, ordinateurs personnels, data centers, tablettes, objets connectés… Depuis les années 2000, les «  nouvelles technologies  » ont connu un essor qui a contribué à modifier notre monde de manière importante. Et en moins de deux décennies, une poignée d’entreprises ont accaparé la production, la diffusion et le contrôle de ces technologies, en cherchant avant tout à capter des marchés en forte croissance, plutôt que d’adapter ces outils aux besoins concrets de la société.

Ce laps de temps très court rend difficile l’analyse collective de ces nouvelles problématiques, et des enjeux qu’elles soulèvent. Si la critique des high tech est plutôt largement partagée, la définition du concept de low tech est encore en débat. Il s’agit ici, avant toute chose, de démonter le mythe de la neutralité technologique au nom de laquelle nos sociétés s’embarquent à marche forcée vers le tout-numérique. Dans cette nouvelle publication, ritimo explore les enjeux que soulèvent les technologies numériques qui se complexifient à un rythme soutenu, les difficultés que cela présente et les possibles alternatives. Penser notre rapport aux technologies numériques au prisme de la notion de low tech nous oblige à poser la question de l’utilité sociale, la durabilité environnementale et l’appropriabilité politique de nos outils  ; et, à l’inverse, cela ouvre sur l’idée que c’est en reprenant la main sur les techniques, la technologie, les savoirs-faire, que se dessine l’émancipation de ce contrôle et l’autonomie pour subvenir aux besoins — ainsi que la construction d’une résilience collective face à la crise écologique et climatique grondante.

(*) La Coredem (communauté des sites ressources pour une démocratie mondiale) est un espace partagé pour faire circuler une information libre autour de sujets divers. C’est dans ce cadre qu’elle édite la collection Passerelle, rédigée par des militant-e-s associatifs, syndicaux, des chercheurs, des juristes qui investissent des sujets qui font débat.