Être libre

Un film de Réalisation collective sous la direction de Paul Bertault et Claude Jauvert

 1968  France  Documentaire  Prise de vue réelle  78 mn  Noir & Blanc  Mode de production : Auto-production  VF

Pour une projection non commerciale du film, consulter la page sur les diffuseurs spécialisés

Dernière mise à jour : 21 juin 2013

Avignon, été 1968. Le Living Theatre est invité à présenter son nouveau spectacle Paradise Now au Cloître des Carmes. L’attitude des comédiens irrite les autorités locales. Portée par les récents événements, la troupe entend jouer librement et gratuitement dans la rue. Julian Beck appelle à briser les barrières entre artistes et spectateurs et à « soulever l’imagination » des ouvriers. La contestation grandit.

« Appliquant avec bonheur la formule coopérative, huit techniciens se constituèrent en unités de production, partirent en Avignon et en rapportèrent un témoignage collectif passionné et passionnant : Être libre. Débutant, façon coup-de-poing, par des extraits de « jerk » (ballet de Maurice Béjart), cette chronique de la contestation est, au-delà du reportage, un hymne à la verve et à l’improvisation féconde d’une jeunesse insolente qui piétine allègrement les institutions et les gloires consacrées. À Béjart, embarrassé, expliquant pourquoi il jouera quand même, un titi contestataire lance : « Et bien, dansez maintenant », tandis que des chœurs goguenards scandent : « Qu’on est bien dans cette société de cons-sommation ». Ceux qui comme moi connurent l’exaltante aventure des débuts du TNP souffriront sans doute de la cruelle mise à mort du malheureux Vilar, effaré, cloué au pilori par des injustes huées, représentant malgré lui un système qu’il combattit en son temps ; mais comme disait le père Hugo : « La création est une grande roue qui ne peut se mouvoir sans écraser quelqu’un ». Les spectacles improvisés au coin des places, les manifestations aux portes du Palais, la démission du Living, l’expulsion des comédiens, les interventions publiques de Vilar, Béjart, Beck, composent une fresque chronologique, fidèle et exempte d’artifice, pimentée par l’ironie fracassante des chœurs contestataires et l’humour aussi « hénaurme » qu’involontaire des forces de police. Il y a là, un beau sujet de méditation, à l’usage de tous les anciens combattants de la culture. »

Jacques Zimmer, La Revue du cinéma-Image et son n° 222, décembre 1968

Le film dans la Base cinéma & société

Chemins d’accès :
XXe siècle in L’Histoire, territoire de la mémoire ?
Théâtre in La création artistique sous toutes ses formes
Fil de l’histoire :
Les années 1968

Pour aller plus loin

Voir aussi la programmation de la Décade Les Années 68 au cinéma