Maintien de l’ordre, le malaise intérieur

Trois morts depuis 2014 et des dizaines de mutilés : le maintien de l’ordre à la française affiche un lourd bilan humain. Les forces de l’ordre blâment la radicalisation des manifestants, plus violents que par le passé. Mais les pratiques des policiers aussi ont changé, opposant aux mouvements sociaux des méthodes parfois contestées - et un armement sans équivalent en Europe. Le maintien de l’ordre n’a-t-il fait que réagir ? Ou a-t-il une part de responsabilité dans la spirale de la violence ?

Le reportage de Public Sénat suit le sénateur socialiste de la Saône-et-Loire Jérôme Durain enjoint par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à suivre la Brav-M, la brigade de répression de l’action violente, dans le cortège parisien de la manifestation du 1e mai 2023. « D’habitude je suis du côté des manifestants. Cette année je serai avec les forces de l’ordre pour voir comment cela se passe sur le terrain », explique-t-il. Si le sénateur tient à observer le travail des policiers en manif, c’est parce que le maintien de l’ordre « à la française » interroge. Et pour cause, la France présente le plus lourd bilan humain en Europe en la matière…

L’avis de Télérama

« Le format est bref et le ton, légèrement scolaire. Mais le réalisateur parvient à brosser un tableau honnête et équilibré de la situation. [Le sociologue spécialiste de la police] Fabien Jobard caractérise la “brutalisation“ de la gestion des opérations de police face aux mouvements de protestation, soulignant sa contamination par celle des violences urbaines, mais aussi une mutation inédite en Europe de l’armement des forces de l’ordre. Olivier Cappe, membre du syndicat Unité-SGP Police, dénonce quant à lui la baisse des effectifs depuis la présidence de Sarkozy, entre 2007 et 2012. La démonstration mène à une conclusion qu’on aurait aimé voir davantage creusée : “L’essentiel de la solution est sans doute politique.“ »