Vie contre l’oubli (Une)

Un film de Kita Bauchet

 2016  Belgique  Documentaire  66 mn  Couleur  Mode de production : Cinéma

 Image : Sébastian Tran, Didier Hill-Derive  Son : Bruno Schweisguth, Corinne Dubien  Montage : Valène Leroy  Musique originale : Siegfried Canto

 Participants : André Dartevelle, Luc Dardenne, Michel Khleifi, Hugues Le Paige, José Dubié, Wilbur Leguebe, Emmanuelle Dupuis et Alain Lapiower

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Dernière mise à jour : 19 février 2022

Presque inconnu en France, le journaliste et réalisateur André Dartevelle a été une personnalité importante de la télévision outre-Quiévrain, un grand reporter de la Radio-télévision belge (RTBF), un homme « en résistance », filmé au crépuscule de sa vie, occupé à la rédaction de ses mémoires, qu’il dicte (Si je meurs un jour. Mémoires).

La réalisatrice Kita Bauchet a fait le choix de donner la première place au travail de Dartevelle, à travers de nombreux et longs extraits qui sont commentés par le réalisateur et participent de la dramaturgie du film. Des proches et des compagnons de route (Hugues Le Paige, Luc Dardenne) viennent aussi témoigner et parler du contexte des années 1970 et 1980, quand la RTBF pouvait s’enorgueillir d’une réputation de tête chercheuse, ouverte à tous les sujets, indifférente à « l’audimat ». C’est dans cette ambiance de liberté, favorisée par l’évolution rapide des matériels de tournage (caméras légères et son synchrone) que Dartevelle multiplie les déplacements sur le terrain, au plus près de la vie des ouvriers et ouvrières wallons (extrait de Une femme, des machines), aux côtés des grévistes, dont il suscite et recueille la parole. Son cycle de la parole ouvrière s’achève sur la dénonciation du chômage et de la pauvreté (extrait de Chômeur, pas chien !).

À partir de 1975, il part au Proche-Orient comme reporter de guerre, collaborant avec le cinéaste palestinien Michel Khleifi (extrait de La Route d’El Naïm). Enfin, il se tourne vers le passé, réveillant la mémoire de l’occupation allemande de la Belgique et de l’engagement de son père, torturé par la gestapo dans une cave à Bruxelles (extrait de À mon père résistant). Très engagé et doté d’une grande sensibilité, Dartevelle dévoile les contours de sa méthode d’approche des « acteurs » de ses films : «J’essayais d’établir entre nous une secrète entente, une connivence qui passe non seulement par les regards, mais aussi par une certaine musicalité de la voix, comme si je les prenais par la main pour les attirer vers moi.» Une belle profession de foi pour un beau parcours à l’intérieur de la télévision belge d’hier.

Les Yeux doc - BPI

Le film dans la Base cinéma & société

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