Affiche du film

Mémoires d’immigrés

Un film de Yamina Benguigui

 1997  France  Documentaire  Prise de vue réelle  160 mn  Couleur  Mode de production : Télévision  VOSTF (français, arabe)

 Image : Lionel Bernard, Nadia Ben Rachid  Son : Serge Richard  Montage : Virginie Saint Martin, Bakir Belaïdi  Musique originale : Dahmane EL Harachi, Rachid Barhi, Slimane Azem, Dalida, Idir, Malika Dom-Ran, Enrico Macias, Cheb Hasni, Bellamou Messaoud, Cheb Mami, Rachid Taha

 Distribution artistique : Myriam Aouffen, Messaouda Adami, Hacen Abdou, Shyraz Alliane, Amin Chouikh

Producteurs :
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Dernière mise à jour : 1 octobre 2013

Ce fut d’abord la rencontre avec une ville. Marseille. Au hasard d’un tournage, lors de la réalisation de «Femmes d’Islam». Il me fallait filmer plusieurs femmes et les interroger sur leur condition de musulmanes…

Plus je les écoutais, plus je me demandais : comment ces femmes, sont-elles arrivées en France ? Elles ont raconté. Les images s’imposaient d’elles-mêmes : l’arrivée au port puis la découverte des bidonvilles, la solitude… j’ai pensé à leurs époux et, donc, aux pères.

Cette première trilogie voulait tenter de comprendre pourquoi les hommes interprétaient le Coran au détriment de leurs soeurs, épouses et filles. Le projet de cette seconde trilogie s’intéresse aux sources même de la présence de ces hommes et femmes sur le territoire français. Reconstituer l’histoire de l’immigration maghrébine, pour moi, c’est aussi reconstituer une partie évidente de l’histoire de France, depuis l’époque de la colonisation du Maghreb. Elevée entre traditions familiales et principe républicains, j’ai ainsi le sentiment de me réapproprier ma propre histoire, faite de ces deux pans…

 

Yamina Benguigui : à propos de Mémoires d’immigrés

« Je voulais redonner de la dignité à ces immigrés Maghrébins dont on a oublié le passé et les conditions dans lesquelles ils ont été accueillis en France. Je suis née ici, issue de parents algériens. Mes parents, et tous ceux des enfants des banlieues, des beurs comme on dit, sont toujours restés dans l’ombre. Jamais on ne les a laissés s’exprimer sur leur passé. Dans ma famille, il y avait quelque chose de honteux à parler de cette immigration. De ce fait, on se taisait. Et nous, enfants d’immigrés, ne savons rien de la réalité. L’ignorance est dangereuse. Il faut retrouver notre histoire pour mieux comprendre notre double culture, et la faire connaître aussi aux Français de souche. »

Propos d’Abdellah Samale, l’un des pères de Mémoires d’immigrés

« Nos enfants, ils sont là aujourd’hui. Il faudrait bien qu’ils sachent pourquoi on est ici, pourquoi on est venu, et comment on est venu, dans quelles conditions on a travaillé, comment notre vie a passé. Même s’il y a des reproches, comme quoi ils sont nés ici, etc., ce n’est pas de ma faute, c’est de la faute de l’économie. Je dirais même de la misère. »

Pour découvrir ce film

Plus d’informations sur le film :
Interview de Y.Benguigui sur Périphérie
Dossier sur le Cndp

Le film dans la Base cinéma & société

Chemins d’accès :
XXe siècle in L’Histoire, territoire de la mémoire ?
Discrimination in Que chacun·e devienne « l’obligé·e du monde »
La banlieue in Habiter le monde, découvrir le monde et sa diversité culturelle
Questionner ses origines in Être au monde, vivre avec ses semblables
Fil de l’histoire :
Guerre d’Algérie
Projeté dans les festivals :
Rencontres cinéma et société (Tulle)
Festival Premiers Plans d’Angers (Angers)

Pour aller plus loin