Epicerie de ma mère (L’)

A Lussas, petit village d’Ardèche, l’épicerie est le carrefour inévitable des rencontres, le lieu où l’on élabore la politique de la commune, où l’on échange les derniers potins. Que ce soit pour l’achat d’un paquet de Gauloises ou pour les courses de tous les jours, les clients ont des relations familières avec la caméra, puisque cette épicerie n’est autre que celle de la mère du réalisateur.

La routine : les commandes au représentant ; les soucis : la gestion des stocks. Elle a cessé de commander le café en grains parce que plus personne n’en veut, et la morue, parce que ça sent mauvais et que c’est compliqué. D’ailleurs, elle a abandonné tout ce qu’il faut peser, sauf les légumes bien sûr. Elle connaît tous les clients et les assiste avec soin : de la grand-mère indécise devant les sablés, à la très jeune fille tout aussi indécise devant les bonbons. Elle sait si elle peut faire crédit, mais aussi à quel moment il faut se faire payer l’ardoise. L’activité principale reste le commentaire des nouvelles locales avec les clients ; c’est la cause d’une prise de bec avec son mari, sur ce que l’on peut dire ou non à l’écran.