Plafond de verre (Le)

Tous sont tombés des nues. Jamais il n’était venu à l’esprit de ces jeunes diplômés français, aux parcours scolaires souvent exemplaires, qu’au moment d’entrer sur le marché du travail se poserait la question de leurs origines ethniques. Jamais ils n’avaient envisagé que la première ligne de leur CV - leur nom - puisse à elle seule faire fondre leurs chances d’être convoqués à un entretien d’embauche. Ils parlent sans haine mais avec force, disent leur sentiment d’avoir été « trahis » par la France et de ne plus être certains d’ « y avoir [leur] place ».

A notre connaissance, c’est le tout premier documentaire sur la discrimination raciale à l’embauche, cette « discrimination rampante, diffuse, non affichée » comme la décrit un intervenant. D’où l’intérêt et l’émotion que suscite cette parole libérée par Yamina Benguigui (Mémoires d’immigrés, Inch’Allah dimanche…).

Ces témoignages, habilement mis en perspective par les propos de sociologues et de représentants du monde associatif et de l’entreprise, stigmatisent l’intégration républicaine. Pire, ils montrent à quel point la République, en rejetant les enfants issus de l’immigration qui veulent s’intégrer, attise le communautarisme. Une question hante Le Plafond de verre : la France doit-elle se doter d’outils juridiques pour garantir l’égalité des chances ? 261 Que chacun devienne l’obligée du monde / 7