Charles mort ou vif

Un film de Alain Tanner

 1969  Suisse  Fiction  Prise de vue réelle  93 mn  Noir & Blanc  Mode de production : Cinéma  VF

 Scénario : Alain Tanner  Image : Renato Berta  Son : Paul Girard  Montage : Sylvia Bachmann  Musique originale : Jacques Olivier

 Distribution artistique : François Simon, Marie-Claire Dufour, Marcel Robert, André Schmidt, Maya Simon, Michèle Martel, Jo Excoffier, Walter Schöchli, Jean-Pierre Moriaud, Jean-Luc Bideau, Francis Reusser, Janine Christoffe, Martine Simon, Pierre Verdan, Antoine Bordier

Distributeur :

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Dernière mise à jour : 20 mai 2022

Portrait d’un homme qui décide de quitter sa vie confortable de patron bourgeois pour mener une vie retirée auprès d’un couple bohème : là, il retrouve sa liberté de pensée et le goût de vivre. Premier long-métrage d’Alain Tanner, inspiré de son expérience à Paris où il couvrait les manifestations pour la Télévision suisse et fut marqué par les personnes âgées qui y défilaient.

« Charles mort ou vif est un film-manifeste. Avec d’autres - par exemple La Lune avec les dents et Haschich de Michel Soutter -, le premier long-métrage d’Alain Tanner impose la signature originale du « nouveau cinéma suisse » à la fin des années 1960, un mélange de légèreté et de gravité, un sens très sûr de l’absurde manié avec finesse et brio pour ridiculiser l’ennemi. Car la mise à prix du titre n’est pas qu’un clin d’œil ironique à la violence du capitalisme sauvage made in USA qui sert de modèle à la vertueuse Genève, c’est une entrée pour toute l’œuvre à venir. Comme Zéro de conduite chez Vigo, le poète anarchiste, l’insurgé des dortoirs et des salles de classe, Charles mort ou vif est plus qu’un titre : un sésame, une entrée décisive dans l’œuvre, la première hache de guerre d’un cinéma qui, s’il joue l’innocence de ses personnages comme mode premier de résistance, n’en oublie jamais la ténacité hargneuse de l’ennemi qu’il faut bien faire taire malgré tout […] Le film est sous-titré Petite fresque historique ; à travers ce portrait de patron défroqué, c’est l’esprit d’une époque qu’Alain Tanner a capté, ce que certains appellent « l’esprit de Mai ». Avoir choisi François Simon pour incarner la désinvolture magnifique de Charles Dée est pour beaucoup dans la puissance intacte du film. Sa voix et son phrasé nonchalants, son visage grave et malicieux rappellent ceux d’un autre déclassé volontaire : le père Jules de L’Atalante joué par Michel Simon, le père de François, trente-cinq ans plus tôt. Sûr que les deux personnages appartiennent aussi à la même famille. »

Frédéric Bas, postface de Ciné-mélanges d’Alain Tanner, Paris, Seuil, « Fiction et Cie », 2007, p. 195-197.

Film programmé lors de la 3ème Décade Cinéma et Société 2008 sur les années 68 au cinéma

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Les années 1968